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L’abus sexuel sur mineur : une blessure lourde de conséquences

Souvent recouvert d’une chape de silence ou d’oubli, l’abus sexuel intra (inceste) ou extra familial, vécu par l’enfant (voire le bébé) ou l’adolescent, est porteur de conséquences tout au long de la vie.

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A court terme, il est possible d’observer l’un ou plusieurs des symptômes suivants (F. Gruyer et al*) :

  • Troubles du sommeil
  • Étouffements
  • Douleurs abdominales
  • Fatigue
  • Changement brutal d’humeur et de comportement
  • Énurésie ou encoprésie (émission d’urine ou de selles chez l’enfant propre)
  • Anorexie et/ou boulimie : pour devenir transparent ou se protéger derrière une carapace repoussante
  • Blocage de la croissance
  • Symptômes psychotiques
  • Idées délirantes
  • Arrêt des règles chez l’adolescente
  • Échec scolaire dû à la confusion psychique renforcée par la confusion des rôles dans la famille
  • Dépression (tristesse, ennui, auto-accusation)
  • Angoisse avec comportement d’évitement
  • Auto-érotisme compulsif (serait toujours consécutif à un traumatisme sexuel)
  • Attitudes séductrices de l’enfant qui risquent d’entraîner un nouvel abus
  • Adultisme (cf mon article sur le sujet sur le blog) : perte de son innocence et sortie brutale de l'enfance

Évidemment, le symptôme seul est rarement suffisant pour porter un diagnostic.

A plus long terme, les conséquences sont très lourdes :

  • Dépression chronique
  • Dépendances : alcoolisme ou toxicomanie
  • Délinquance ou comportements caractériels
  • Psychose réactionnelle
  • Manifestations d’hystérie
  • Prostitution : selon une étude canadienne 80 % des prostituées ont vécu un abus sexuel
  • Tentatives de suicide
  • Clivage ou dissociation
  • Soumission à l’autorité : difficulté à se défendre, incapacité à dire non
  • Dévalorisation et faible estime de soi
  • Problématique de place
  • Culpabilité
  • Sentiment de souillure avec éventuellement des rituels obsessionnels de lavage
  • Oubli, déni ou minimisation de l’abus subi qui empêche d’entamer une thérapie
  • Incapacité d’insertion professionnelle comme dans le cas de l’échec scolaire
  • Anorexie ou boulimie
  • Troubles de la vie sexuelle : vie sexuelle pauvre, quête effrénée de tendresse, compulsion sexuelle, frigidité, etc…
  • Reproduction de l’abus sur la génération suivante et/ou transformation de l’ancienne victime en agresseur

« Ceux qui ignorent le passé sont condamnés à le répéter » Georges Santayana

L’adulte qui démarre un travail en thérapie s’en veut souvent de n’avoir pas révélé l’abus sexuel. Qu’il ait été menacé de représailles, acheté par des cadeaux dérisoires qui insidieusement l’ont rendu complice, qu’il ait ressenti du plaisir ou pas, l’enfant a l’illusion qu’il aurait pu parler et être entendu. Or l’enfant est comme hypnotisé par son agresseur, assujetti à son pouvoir. Il réussit rarement à dévoiler ce qu’il subit et dans ce cas, c’est pour sauver un autre que lui, un enfant plus jeune de la fratrie, menacé de subir le même sort.

Encore faut-il qu’il soit entendu ! En effet, la mère est souvent la complice plus ou moins inconsciente de l’abus et admettre la situation viendrait à bouleverser un système que l’abus permet de maintenir.

A noter que dans une moindre mesure, les garçons sont également victimes d'abus sexuel (et commencent à le révéler) et que les mères peuvent être aussi "incestueuses" (comme les pères ou autres familiers) des filles comme des garçons.

* Dans leur excellent livre sur « La violence impensable : inceste et maltraitance », Frédérique Gruyer et ses confrères clarifient la notion d’abus sexuel en s’appuyant sur la définition de l’OMS :

« L’exploitation sexuelle d’un enfant implique que celui-ci est victime d’un adulte ou d’une personne sensiblement plus âgée que lui aux fins de la satisfaction sexuelle de celle-ci. Le délit peut prendre différentes formes : appels téléphoniques obscènes, outrage à la pudeur et voyeurisme, images pornographiques, rapports ou tentatives de rapports sexuels, viol, inceste ou prostitution ».

A lire :

« La violence impensable : inceste et maltraitance ». Ed Nathan de F. Gruyer, M. Fadier-Nisse et Dr P. Sabourin

Mon article "Le conte de la petite Lily..." sur ce blog

A voir (le film) :

« Festen » - histoire d'un inceste au sein d'une famille bien sous tous rapports !

Commentaires

  • échec scolaire ou professionnel ne peut pas être la conséquence d'un abus sexuelle.
    Cet abus peut nous inciter a avancé dans la vie même si au fond de nous même on perd notre estime; juste pour dire au gens qu'on se porte bien malgrés tout

  • Tous les échecs scolaires ne sont pas dus à un abus sexuel et, vous avez raison, tous les abus sexuels n'entraînent pas des échecs scolaires ou professionnel.

    Vous évoquez ce que Cyrulnik appelle la "résilience" et je vous en remercie. L'être humain peut rebondir et c'est heureux !

  • j'ai donné mon point de vue non pas pas comme téléspectatrice mais autant que victime ( moi aussi j'ai subi un abus sexuelle quand j'étais enfant , ca changé ma vie , ma conception des choses , m'a rendu plus dur à l'extérieur( je fais chaque jours des défis pour avancer dans la vie et essayer de porter mieux malgrés tout ) donc ne soit mas enfoncé de mes propos( je reste vulnérable à l'intérieur toutefois)

  • j'ai ete victime d'abbus sexuelle dans mon enfance et cela m'a poussé à toujours recherché la tendresse des homme au point de mentir à mon mari sur ma virginité. mais aujourd'hui cela me pese lourdement mais j'arrive pas à lui dire la verité. par contre je gère bien cet abus: la preuve je lui en ai parlé. je suis perdue et je me sens mal vis a vis de lui. je l'aime tres fort que faire? aider moi

  • Bonjour Lina,

    Avoir réussi à en parler à votre mari est un premier pas pour sortir du silence et peut-être de la honte. Toutefois, si cela continue à vous peser, c’est que le travail n’est pas terminé. Je vous invite à vous rapprocher d’un psychothérapeute qui pourra vous accompagner pour laisser s’exprimer l’enfant blessée en vous et vous permettre d’intégrer l’expérience pour en faire quelque chose à votre service et au service de ceux que vous aimez. Vous pouvez me contacter si vous souhaitez travailler avec moi. Je consulte par skype ou à St Antoine de Breuilh (en Dordogne).
    De plus, vous libérer permettra aussi de libérer vos descendants. Alors, bon courage pour cette aventure intérieure. Bien à vous. Sylvie Bergeron

  • Bonjour,

    je vois que vous consultez en Dordogne et je souhaiterais consulter en Auvergne ( Clermont Ferrand). J'ai vu plusieurs psy et psychanalistes il y a 3 ans et je souhaite reprendre une thérapie avec un thérapeute qui m'aide à comprendre pourquoi j'ai tu si longtemps ce qui m'est arrivé. Je compte avoir bientot un enfant et il est temps pour moi de faire place nette dans mon inconscient et de régler mes problèmes de sommeil et de confiance en moi. Auriez vous un collègue praticien à me recommander sur ma région s'il vous plaît? Pour l'instant j'entame une thérapie courte par EMDR. Merci.

  • Bonjour,

    Je n’ai pas de contact en Auvergne. C’est une bonne piste que de travailler en EMDR sur les traumatismes et je suis persuadée que cela va permettre de libérer certaines blessures.

    Si cela ne vous suffisait pas, sachez que je travaille aussi à distance, par tél. ou par Skype, notamment en EFT et constellation en individuel.

    Je vous souhaite de manifester pleinement qui vous êtes et de rayonner dans la confiance en vous.

    Bien à vous.
    Sylvie B

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