Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quand la maladie de nos proches nous touche

barriere.jpgFin mars, ma mère évoque en passant une boule au sein droit et je l'invite à consulter son médecin traitant. Ca lui fait mal mais elle a l'habitude à 82 ans de supporter de nombreuses douleurs. Alors, celle-ci n'en est qu'une de plus.

Quelques jours plus tard, le diagnostic tombe "cancer du sein inflammatoire avancé". Elle s'inquiète pour ses vacances qui risquent d'être compromises et se plaint déjà des nombreux examens médicaux qu'elle doit suivre.

Je suis moi-même plongée dans un tourbillon de questionnements "quel sens cela a-t-il d'annoncer un diagnostic de cet ordre à une vieille dame (alors qu'on sait aujourd'hui l'impact d'un diagnostic vital sur le taux de survie des patients?" "quel va être sa fin de vie?" "que va devenir sa qualité de vie?" "que vont devenir ses repères?" "quel sens ce cancer a-t-il dans son parcours de vie?".

Pourtant, je suis sa fille et mes réflexes de thérapeute n'ont que peu leur place dans ce tourbillon d'émotions qui me bouleversent. C'est la petite fille en moi qui est touchée et qui se sent à fleur de peau. C'est elle qui pleure et qui a peur de perdre sa maman. Celle qui se dit qu'elle ne dira jamais plus "maman" et ce malgré l'éloignement géographique et relationnel qui se sont installés entre nous.

Puis c'est la décision de chimiothérapie, de l'ablation du sein et de la radiothérapie qui s'ensuivra. Ce n'est pas tant l"le départ" de ma mère à venir qui me touche que le chemin par lequel elle va devoir passer. Toutes ces épreuves, toute cette souffrance... Accepter que c'est son chemin et que je ne peux qu'être présente pour la soutenir en tant que fille. Accepter ses choix et ses dénis, le temps qu'elle puisse entendre. Accepter d'aller rencontrer mon enfant intérieur et la consoler. Accepter l'écoute bienveillante d'amis qui m'entourent.

Nous sommes tous confrontés un jour ou un autre à la maladie ou à la perte d'un être cher. C'est l'occasion pour chacun de poser les mots qui n'ont pu se dire avant. On se dit : j'ai bien le temps de dire "je t'aime" ou "tu comptes pour moi". Pourtant, un jour il y a urgence à dire. Urgence à s'ouvrir et à laisser tomber les barrières, les blessures et frustrations du passé. Pourquoi attendre alors? C'est maintenant que nous sommes dans la vie que nous pouvons grandir en nous rencontrant, soi et l'autre.

Après, c'est vrai qu'un travail symbolique sera toujours possible. Mais le travail face à l'autre, c'est maintenant qu'il peut avoir lieu. C'est celui là qui fait grandir!

Je vous invite à vous demander à qui vous avez envie de dire "Je t'aime" aujourd'hui et à qui vous avez envie d'ouvrir votre coeur... puis à oser le faire.

Je vous souhaite une belle journée.

Les commentaires sont fermés.