Alors que j’entrais dans la cinquantaine, je me suis rendu compte que je ne savais rien de la ménopause. Mes amies ne m’en avaient jamais parlé et ma mère non plus. Tout au plus avais-je compris que certaines femmes avaient des bouffées de chaleur.
Ce passage, aussi important dans la vie d’une femme que l’apparition de ses premières règles, semblait faire l’objet d’un tabou, voire d’une répulsion dans notre culture occidentale de « jeunisme ». Était-ce à dire que la femme n’était plus femme lorsque ses règles s’arrêtaient ?
Nourrie par le Sommet de la Sexualité que Maïtie et Fabien ont animé en mars 2015, j’ai eu envie de partager mes découvertes avec les femmes, jeunes et moins jeunes, et aussi avec les hommes.
La ménopause intervient autour de 51 ans avec une période de pré-ménopause qui peut durer quelques années. Certaines femmes l’expérimentent de façon précoce, vers la quarantaine. Les changements qu’elle provoque sont à la fois d’ordre physique et d’ordre psychologique voire spirituel.
Des modifications physiques sensibles
Au-delà de l’arrêt soudain ou progressif des règles, d’autres symptômes (conséquences des modifications hormonales) invitent la femme à se prendre en charge différemment :
- Bouffées de chaleur diurnes et/ou nocturnes ;
- Modification de la silhouette avec tendance à la prise de poids ;
- Sécheresse de la peau avec accentuation des rides ;
- Sécheresse vaginale parfois assortie de démangeaisons, brûlures ou douleurs lors des rapports intimes ;
- Pilosité accrue ;
- Baisse de libido, etc.
Comme l’évoque à juste titre Rita Prayeur, alors que la femme centrait sa vie sur les autres, conjoint et enfants, la vie l’appelle à s’occuper d’elle-même, à voir son corps comme un sujet et plus comme un objet, corvéable à merci. Elle est invitée à considérer son corps comme un temple et son utérus comme une cathédrale, lieux d’émergence à soi-même et à la dimension sacrée de la sexualité. Elle est appelée à se chouchouter, à adopter une alimentation saine et vivante, à prendre le temps de faire du sport, à poser des limites plus respectueuses de ses rythmes…
La bonne nouvelle, comme le souligne Maïtie, c’est que la femme est libre de choisir les hormones qu’elle va secréter en fonction de sa manière d’être :
- Soit son corps crée de la vasopressine générée par le stress, l’hyperactivité, le passage en force, la dépression… Dans ce cas, son être reste focalisé sur le FAIRE plus que sur l’ÊTRE et la vasopressine accélère le processus de dégénérescence parce que la femme s’est coupée de son énergie de VIE ;
- Soit son corps génère de l’ocytocine créée par un état d’ÊTRE respectueux de la VIE : la confiance, le calme, le respect de soi-même, l’altruisme, l’ouverture à soi et aux autres, l’authenticité, la simplicité. Cette hormone cultive la joie, source de vie et d’éternelle jeunesse.
Des modifications psychologiques
A côté des symptômes physiques, la femme éprouve parfois des sautes d’humeur et une certaine irritabilité qui l’invitent à exprimer clairement ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut plus. Elle peut enfin dire de vrais OUI avec intégrité et de vrais NON lumineux qui expliquent à l’autre où elle en est au niveau du corps, des émotions, du mental et de l’âme.
Et au niveau de la sexualité ?
La femme propose un défi d’évolution pour le couple à la ménopause. Avec son partenaire, elle quitte la période de procréation pour aller vers une période de co-création. Elle vit une crise identitaire, amplifiée souvent par le départ des enfants. Quel est le sens de sa vie ? A quoi sert-elle ? Elle est invitée à se mettre au service de la vie, de son corps et de son esprit et à co-créer un nouveau couple avec son partenaire, à l’initier à une sexualité plus subtile, plus lente, plus douce, moins centrée sur la performance. Et pour cela, elle peut se poser les questions suivantes :
- Qu’est-ce que je veux vivre dans ma sexualité ?
- A quoi ça ressemble une sexualité sacrée ?
- Quelle est la meilleure version de ma sexualité ?
- Comment aimer ce nouveau corps qui est le mien et me sentir désirable ?
… et oser rêver, expérimenter, en retricotant du dialogue et du jeu avec son partenaire.
Alors que l’environnement nous fait croire que la ménopause marque l’arrêt de sa féminité, l’enjeu est d’acquérir plus de sagesse, plus de considération et de présence à soi-même, d’oser exprimer sa créativité différemment, d’oser ETRE SOI dans sa différence et son unicité, d’accueillir sa vulnérabilité, socle d’une nouvelle force. En bref, d’être une femme à l’octave supérieur !