Etre susceptible c’est se sentir blessé, vexé face aux propos ou aux attitudes des autres. Cela révèle une blessure narcissique ancienne : de ne pas avoir été aimé pour ce que l’on est, de ne pas avoir été valorisé, d’avoir été rejeté ou abandonné dans le passé voire humilié.
« Tu devrais couper tes cheveux. Je suis sûr que cela t’irait bien dit Bertrand à son épouse Nicole en passant devant une affiche publicitaire. Elle le regarde, blêmit et se demande pourquoi il lui dit ça. Est-ce qu’elle est moche avec sa coupe au carré ? Est-ce qu’elle ne lui plaît déjà plus ? Elle se retient de lui faire une remarque et plonge dans le mutisme ce qui l’étonne. On ne peut rien te dire rétorque-t-il ! C’est usant à la fin. Nicole s’en veut de réagir ainsi mais ne sait pas comment faire autrement.»
Cette blessure conduit à adopter des comportements inappropriés d’agressivité, de dévalorisation, de bouderie, d’autopunition et à ressentir des émotions douloureuses : honte, culpabilité, colère, tristesse.
Le problème, c’est que la personne susceptible interprète la réalité au travers de son filtre de mauvaise estime de soi. Elle voit des reproches, là où il n’y a que des remarques. Elle projette sur les autres son propre regard à propos d’elle-même : « si l’autre ne me salue pas c’est qu’il ne me donne pas de valeur ou qu’il m’en veut ». Elle vit les reproches de façon extrêmement douloureuse d’autant plus qu’elle y accorde du crédit : « je sais bien que ce que l’autre me dit est vrai mais c’est douloureux que ça se voit. Je me sens démasqué ».
Quelles sont donc les solutions ?
- S’accepter soi-même tel que l’on est. Cela ne veut pas dire ne pas se remettre en question. Cela signifie d’accepter l’état des lieux et de s’aimer quand même !
- S’aimer soi-même et se valoriser. Apprendre à se faire des compliments et à se féliciter en cas de réussite. Accorder plus d’importance au jugement interne sur soi-même qu’au jugement externe des autres qui projettent aussi ce qu’ils sont (ou voudraient être).
- En cas de reproche : exprimer son ressenti, clarifier les faits et adopter une démarche constructive de recherche de solutions : « Quand tu dis que je ne fais pas bien mon travail, je me sens mal à l’aise. Qu’est-ce qui te fait dire cela ? Comment sauras-tu que j’ai progressé dans cette voie ? etc. »
- Faire la part des choses. Ce qui m’est reproché me concerne-t-il vraiment ou l’autre est-il en train de me parler de lui/elle ? C’est l’accord Toltèque : « n’en fais pas une affaire personnelle ».
- Si vous interprétez une attitude ou un geste, vérifiez votre hypothèse en questionnant votre interlocuteur : « Tu ne m’as pas salué ce matin. J’ai l’impression qu’il y a un problème entre nous. Qu’en est-il exactement ?» C’est l’accord Toltèque : « Ne fais pas de supposition ».
- Pratiquez l’humour et l’auto-dérision !