« Il faut lâcher prise, mais comment ». C’est le thème que m’a soumis un de mes lecteurs… Je me suis endormie sur l’idée d’écrire un article et j’ai passé une nuit épouvantable ! Mon cerveau tentait de contrôler tout ce qui pourrait figurer dans l’article et les idées tournaient en rond dans une boucle infernale. Au petit matin épuisée, j’ai pris conscience que la simple formulation « il faut lâcher prise » est en elle-même piégeante. C’est ce qu’on appelle une double contrainte qui incite à contrôler le fait de lâcher le contrôle. Impossible donc.
Il convient d’abord de clarifier ce qu’est le lâcher prise et aussi ce qu’il n’est pas.
Ce que le lâcher prise n’est pas :
- De la passivité
- Du fatalisme
- De la résignation
- De la négation de notre individualité
- L’absence d’action ou d’objectif
Alors qu’est-ce que le lâcher prise ?
On trouve des pistes pour dire ce qu’il n’est pas, à quoi il s’oppose (le besoin de tout contrôler) et comment y accéder, mais il est difficile de trouver une définition du lâcher prise.
C’est parce que c’est avant tout un état d’Être, une posture, une disposition d’esprit, un centrage sur Soi et sur l’instant présent.
Cela consiste à prendre conscience de ce à quoi nous sommes attachés. Qu’avons-nous donc à lâcher ?
Cela consiste à arrêter de vouloir tout contrôler : nous-mêmes, nos émotions, les autres, les évènements, la Vie.
Facile à dire ! L’ego (ou le mental) s’y oppose fermement car pour lui lâcher prise signifie mourir ou renoncer à certains attachements (émotions, préjugés, illusions, jugements…). Pourtant, même l’ego en arrive à identifier les inconvénients que sa résistance à lâcher prise lui apporte.
Quels sont les inconvénients à ne pas lâcher prise ?
- Gaspillage d’énergie : aller à contre courant s’avère épuisant
- Tension, stress
- Souffrance
- Symptômes voire maladie
- Conflit intérieur plus ou moins conscient
- Manque de confiance en soi (sur- ou sous-estimation) et en la Vie
Alors, comment lâcher prise ?
Pour lâcher prise, il convient donc :
- D’accepter ce qui EST ICI et MAINTENANT (événement, situation, ressenti, personnes). Cela veut dire, sortir du refus de la situation et du confit que ce refus génère. Et accepter ne veut pas dire renoncer à faire évoluer la situation. On ne peut résoudre un problème en luttant contre ce qui est. D’une part, ce à quoi on résiste persiste (on renforce le problème) et d’autre part, on risque de manquer de discernement. Prenons donc plaisir à la vie et à ce qu’on fait maintenant, sans attendre un changement ou un résultat.
- D’éviter de juger, critiquer, comparer ou de vouloir dominer les personnes, les situations et de vous juger vous-mêmes. Tout cela est une façon de refuser ce QUI EST et donc de bloquer le processus du lâcher prise.
- Identifier vos objectifs et ne pas focaliser sur le chemin (le COMMENT) pour les atteindre. Désirer quelque chose sans s’inquiéter de l’avoir ou pas. Faire confiance à l’Univers et rester adaptable à ce qui se présente. Les solutions ne se présentent pas là où on les attend, alors restons ouverts.
- Arrêter de lutter POUR atteindre le but ou CONTRE l’état présent. C’est un gaspillage de temps et d’énergie.
- Garder la certitude absolue d’atteindre votre but et développer votre confiance en la Vie.
Les techniques qui peuvent vous aider :
- La méditation car elle permet de se relier à notre sagesse intérieure et de nous aligner à la volonté de notre Être (et non à celle de l’ego).
- La relaxation et la visualisation. Vous pouvez imaginer vous voir libéré du problème qui vous préoccupe et ressentir la détente et la sérénité qui vous habitent.
- Le maintien dans l’instant présent, en ramenant votre conscience dans l’ici et maintenant (ce que vous voyez, ressentez, etc). Cela ne dispense pas de prévoir ou d’organiser, ni de faire face à ses responsabilités dans l’instant.
- La concentration sur la respiration : j’inspire la détente, la joie, l’énergie et je relâche les tensions, le problème…
- Un rituel de séparation : par exemple écrire une lettre et la brûler ou faire le rituel du « petit bonhomme allumette » de Jacques Martel (voir ses vidéos sur youtube).
Si vous imaginez votre potager, vous avez préparé le terrain, semé des graines et des plants, arrosé régulièrement. Il vous faut maintenant faire preuve de patience et laisser la vie œuvrer. C’est ça le lâcher prise. Il ne servirait à rien de vouloir tirer sur les fanes de carottes pour que les carottes poussent plus vite ! Toutefois, la présence dans l’instant présent et l’acceptation de ce qui est vous permettra d’intervenir face aux limaces et d’arroser à bon escient. Bon jardinage !
Commentaires
Bonjour,
Votre article illustre très bien ce qu'est selon moi le lâcher-prise. Cela dit, je n'y suis moi même pas parvenue. J'ai 18 ans, suis une psychothérapie actuellement, je vis une période de ma vie que je n'aurais jamais pu imaginé vivre un jour. C'est très perturbant, moi qui étais pleine de confiance en moi (en tout cas c'est ce que je croyais) me retrouve à m'isoler de tout le monde, des activités que j'aime, j'ai peur de ce que j'aime, peur de ce que je peux ressentir ou penser. En elle même cette période de ma vie est traumatisante. Je n'arrive pas à lâcher-prise, mais je suis en route, je fais tout pour garder courage et tenir le coup. C'est bien que des gens comme vous Sylvie, mettent à disposition des aides, des outils dans lesquels les personnes en difficulté peuvent puiser. Croyez-moi, qu'il s'agisse de sites internet ou de vidéos Youtube de relaxation, méditation, aide à sa propre compréhension, c'est un vrai soutien. Ca ne suffit pas, mais ça aide. Merci, et bonne continuation.
Dernière petite chose à l'attention de personnes simplement curieuses, et qui ne rencontrent pas de difficultés majeures : n'attendez pas d'en avoir vraiment besoin pour commencer à lâcher-prise, vous relaxer, et prendre du temps pour vous. Souvent, on vient à ces techniques lorsque l'on est dans l'urgence.
Je vous aime, et prenez soin de vous.
Une amie, une lectrice, une jeune femme qui garde espoir malgré une souffrance et un conflit avec elle même très dur à supporter.
Merci Loïs pour ce beau témoignage, preuve d'une ouverture de coeur et d'esprit (bien précoce!) qui se met en place pour votre plus grand épanouissement .
Il n'est pas important de se juger sur le fait d'arriver ou non à lâcher prise. L'important est de s'accueillir là où l'on en est et de s'aimer ainsi. Sinon, nous attendons toujours d'être la meilleure version de nous-mêmes avant de nous aimer et cet horizon s'éloigne à mesure que nous progressons !
Et puis, ce qui est le plus important n'est pas ce qui nous arrive, même si cela peut être dramatique parfois, mais ce que nous choisissons d'en faire. Cadeau ou fardeau ? C'est définitivement notre regard qui va faire toute la différence.
Je vous souhaite une excellente journée.
Chaleureusement.
Sylvie