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Une vieille légende indienne raconte qu’un brave trouva un jour un œuf d’aigle et le déposa dans le nid d’une « poule de prairie ». L’aiglon vit le jour au milieu d’une portée de poussins de prairie et grandit avec eux.
Toute sa vie, l’aigle fit ce qu’une poule de prairie fait normalement. Il chercha dans la terre des insectes et de la nourriture. Il caqueta de la même façon qu’une poule de prairie. Et lorsqu’il volait, c’était dans un nuage de plumes et sur quelques mètres à peine.
Après tout, c’est ainsi que les poules de prairie sont censées voler.
Clémence est en colère. Une colère aussi vieille que ses cellules, une colère qu’elle connaît bien et qui la construite, une colère qui lui donne le droit d’être en colère contre tout ce qui la dérange : son patron, ses collaborateurs, son conjoint et même son chien !
Clémence a bien des raisons d’être en colère. Elle a été maltraitée dans son enfance par son père et ne se souvient que des coups qu’elle a reçus, de la peur au ventre de ne pas savoir quand ils allaient tomber et pourquoi, du profond sentiment d’injustice qui alors l’habitait et l’habite toujours.
Sa colère commence vraiment à lui poser problèmes. Ses collègues lui disent : « on ne peut rien te dire, tu montes tout de suite dans les tours ! ». Son conjoint vient de poser un ultimatum : « si tu ne t’en occupes pas de cette colère, notre relation va mal se terminer. »
Elle y a bien réfléchi, demandé discrètement quelques adresses autour d’elle et fait son choix au feeling. Grand saut dans l’inconnu pour sa première thérapie et la voilà face à son thérapeute (psycho quelque chose, elle ne sait plus), un homme qui plus est, qui commence ainsi :
Alors qu'il marchait à l'aube sur la plage, un vieil homme vit devant lui un jeune homme qui ramassait des étoiles de mer et les jetait à l'eau. Il finit par le rejoindre et lui demanda pourquoi il agissait ainsi.
Le jeune homme lui répondit que les étoiles de mer mourraient s'il les laissait là jusqu'au lever du soleil.
« Mais la plage s'étend sur des kilomètres et il y a des millions d'étoiles de mer, répliqua le vieil homme. Quelle différence cela va-t-il faire ? »
Roberte a 40 ans. C'est une belle femme dans la plénitude de sa maturité. Quand on la voit s'activer, on se dit que c'est une femme forte, dynamique et enviable. A y regarder de plus près, il arrive parfois que son regard se voile de tristesse et de mélancolie. Mais ce regard, elle évite de le laisser paraître lorsqu'elle est entourée.
Sa blessure est profonde. C'est celle de l'abandon. Abandonnée à sa naissance par sa mère devant un orphelinat, elle garde de cette rupture prématurée l'idée qu'elle n'a pas de valeur, qu'elle a quelque chose qui cloche. Alors, elle se démène pour montrer au monde qu'elle est utile et qu'elle peut contribuer. Mais la blessure revient par vagues. Elle n'a d'ailleurs pas choisi d'avoir d'enfants. Que pourrait-elle transmettre d'une histoire qu'elle ne connaît pas.
Un jour, un vieux professeur fut engagé pour donner une formation sur la gestion du temps à un groupe d’une quinzaine de dirigeants de grandes entreprises. Le vieux professeur n’avait qu’une heure pour faire « passer sa matière ».
Debout, devant ce groupe d’élite, le vieux professeur les regarda un par un, lentement, puis leur dit : « Nous allons réaliser une expérience ». De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux professeur sortit un immense pot qu’il posa délicatement en face de lui.
Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord et qu’il fut impossible d’y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda : « Est-ce que ce pot est plein ? ».
Clotilde a 22 ans. Son petit nez retroussé et ses taches de rousseur lui valent souvent des remarques moqueuses de ses camarades de promo. « T'as pris le soleil derrière une passoire ! » ou « Tu joues de la trompette sans instrument ? ». Clotilde sourit bravement, mais ça la vexe. Déjà que depuis toujours elle a entendu ses parents lui seriner « Je ne sais pas comment tu te débrouilles ma pauvre fille, mais t'es toujours mal fagottée. Regarde ta sœur et prends exemple ! ». Des efforts, elle en a fait des tonnes. Pour être bonne en classe, réussir son concours. Tantôt elle était la meilleure et là elle se sentait exister, tantôt elle rejoignait le peloton des « corrects» et alors là le moral était en berne. C'est d'ailleurs ça son problème si elle y pense. Si elle se compare aux autres, elle n'est jamais assez bien. Trop ceci ou pas assez cela. C'est fatigant à la fin ! En même temps, si elle ne se compare à personne elle ne sait pas ce qu'elle vaut. Étrange ! N'aurait-elle pas de valeur en tant que telle ? Et si elle en avait une ce serait quoi ?